

Dans un contexte où la formation professionnelle est un levier indispensable pour évoluer dans sa carrière, il est essentiel de connaître l’ensemble des dispositifs de financement disponibles. Que vous soyez salarié, demandeur d’emploi ou auto-entrepreneur, cet article vous guide pour financer votre formation sans avoir à avancer de frais.
Nous aborderons ici :
-
Le financement via le Compte Personnel de Formation (CPF)
-
Les solutions pour les auto-entrepreneurs, avec accès au CPF et aux Fonds d’Assurance Formation (FAF)
-
Le financement par les OPCO pour les salariés
-
Le soutien de France Travail et l’Aide Individuelle à la Formation (AIF)
-
Les dispositifs spécifiques en cas de licenciement économique ou de Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP)

1. Financement par les OPCO
Les OPCO (Opérateurs de Compétences) sont des organismes agréés par l’État, chargés de collecter et de redistribuer les contributions des entreprises pour la formation professionnelle. Ils jouent un rôle majeur dans le financement des formations des salariés.
-
Fonctionnement :
L’employeur soumet un devis au service des ressources humaines ou à la comptabilité. Selon l’OPCO compétent, le financement de la formation peut être total ou partiel. -
Exemples de formations financées :
-
Pôle automobile : Les formations techniques et métiers du transport, financées par l’OPCO Mobilité.
-
Pôle numérique et tertiaire : Des formations en informatique, en gestion, en langues ou en communication, soutenues par divers OPCO tels qu’opcommerce, opco 2i, Akto, etc.
-
Exemple pratique :
Julien, travaillant dans le secteur automobile, a obtenu un financement complet pour sa formation technique grâce à l’OPCO Mobilité, après validation de son devis par le service RH de son entreprise.
2. Financement par le Compte Personnel de Formation (CPF)
Pour les particuliers et salariés
Le CPF demeure un dispositif clé pour financer une formation. En 2025, ses conditions actualisées sont :
-
Éligibilité :
Accessible à toute personne active à partir de 16 ans (15 ans pour les apprentis). Les droits acquis restent personnels, non cessibles et suivent l’individu tout au long de sa carrière, indépendamment des changements de statut ou d’employeur. -
Utilisation des droits :
Les formations doivent être en lien avec un projet professionnel (qualification, bilan de compétences ou création/reprise d’entreprise). Depuis février 2025, seules les formations menant à une certification inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ou au Répertoire spécifique (RS) sont éligibles pour les projets de création/reprise d’entreprise. Le CPF peut également financer, sous conditions, des formations pour le permis de conduire. -
Participation financière obligatoire :
Chaque utilisation du CPF nécessite, depuis janvier 2025, une participation forfaitaire de 102,23 € (indexée sur l’inflation), sauf exonération pour les demandeurs d’emploi ou en cas d’abondement par l’employeur. -
Crédit et plafonds :
Le CPF est alimenté annuellement :-
500 € pour un salarié à temps plein (plafond de 5 000 €)
-
800 € pour les personnes peu qualifiées ou en situation de handicap (plafond de 8 000 €)
En cas de coût de formation supérieur au solde CPF, des cofinancements peuvent être sollicités auprès de France Travail, des régions ou de l’employeur.
-
Exemple concret : Marie, salariée dans le secteur numérique, a mobilisé son CPF pour suivre une formation certifiante RNCP. Grâce à son crédit annuel et au soutien de son employeur, elle n’a eu qu’à régler la participation de 102,23 € pour accéder à sa formation.
3. Pour les auto-entrepreneurs : CPF et Fonds d’Assurance Formation (FAF)
Accès au CPF pour les auto-entrepreneurs
Les auto-entrepreneurs peuvent également bénéficier du CPF, à condition d’avoir réglé leur Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) et d’avoir déclaré un chiffre d’affaires positif. Leur compte est crédité chaque année de la même manière que pour les salariés (jusqu’à 500 € par an, avec un plafond de 5 000 €).
Les Fonds d’Assurance Formation (FAF)
Les auto-entrepreneurs ont accès aux FAF pour financer des formations spécifiques à leur secteur. Le dispositif dépend de leur code APE :
-
FAFCEA pour les artisans.
-
AGEFICE pour les commerçants et professions libérales non réglementées.
-
FIFPL pour les professions libérales réglementées.
Fonctionnement et cotisations :
La cotisation annuelle au FAF est proportionnelle au chiffre d’affaires déclaré :
-
0,1 % pour les commerçants et professions libérales non réglementées.
-
0,2 % pour les professions libérales réglementées.
-
0,3 % pour les artisans.
Le financement accordé par ces fonds est soumis à des plafonds stricts (par exemple, AGEFICE limite le financement à environ 42 €/heure en formation présentielle) et ne couvre pas forcément l’intégralité des frais engagés.
Exemple concret : David, auto-entrepreneur dans le secteur numérique, a d’abord mobilisé son CPF après avoir réglé sa CFP. Pour compléter le financement de sa formation, il a sollicité son FAF via AGEFICE, ce qui lui a permis d’obtenir un financement partiel tout en respectant les plafonds horaires.
4. Financement par France Travail et l’Aide Individuelle à la Formation (AIF)
Depuis le 1er janvier 2024, Pôle emploi est devenu France Travail. Ce changement vise à renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans leur parcours de formation.
-
Utilisation du CPF et de l’AIF :
Si le solde de votre CPF ne suffit pas à couvrir le coût de la formation, France Travail peut intervenir via l’Aide Individuelle à la Formation (AIF).
Le montant de l’AIF, généralement autour de 1500 € TTC, peut varier selon les régions et les besoins spécifiques de la formation. L’aide est soumise à l’approbation de France Travail et n’est pas automatique. Une condition importante reste d’avoir au moins 250 € sur son CPF.
Exemple concret : Sophie, en recherche d’emploi, a utilisé son CPF pour financer une partie de sa reconversion. Le complément a été apporté par l’AIF de France Travail, lui permettant ainsi de suivre sa formation sans avancer de frais importants.
5. Dispositifs en cas de licenciement économique ou de CSP
Les personnes en situation de licenciement économique ou sous Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP) bénéficient d’un accompagnement renforcé pour faciliter leur retour à l’emploi.
-
Accompagnement personnalisé :
Ces dispositifs proposent souvent une enveloppe de formation plus généreuse et un suivi individualisé, en complément des aides classiques. -
Variabilité des prises en charge :
Les conditions et les montants varient en fonction des négociations avec l’ancien employeur et des politiques régionales.
Exemple concret : Marc, confronté à un licenciement économique, a bénéficié d’un accompagnement personnalisé ainsi que d’un financement adapté, lui permettant de suivre plusieurs formations en vue de sa reconversion professionnelle.
En conclusion
Financer sa formation ne doit pas constituer un obstacle à votre évolution professionnelle. Que vous soyez salarié, auto-entrepreneur, demandeur d’emploi ou en reconversion suite à un licenciement économique, de nombreux dispositifs sont à votre disposition pour vous permettre d’accéder aux formations nécessaires.
Vous souhaitez en savoir plus et identifier le financement le plus adapté à votre situation ? N’hésitez pas à nous contacter dès maintenant via notre formulaire de demande d’information.